"L'envie qui parle et qui crie est toujours maladroite : c'est l'envie qui se tait qu'on doit craindre"
-Rivarol-
Envie de fiction ce soir...
Envie de toi et de tous ces petits moments qui font la vie à deux. Tes bras qui m'entourent et maintiennent tout autour de mon être fragile cette barrière qui le protège du monde. Envie de tes yeux qui me déshabillent et dont l'intensité me fait fondre. Envie de ta main sur la mienne, au détour d'une rue, de cette pression contre ma paume qui traduit un élan d'affection intense et sans mesure. Envie de ces discussions sur l'oreiller et de ces heures à refaire le monde. Envie de tes petits défauts, de ta moue du matin quand tu n'as pas encore bu ton café, de tes coups de gueule lorsque tu regardes les infos, de ton impatience quand je suis au téléphone avec une amie. Envie de tes commentaires tendres sur mes insupportables sautes d'humeur, de ton regard complice au milieu d'une foule, d'un bain avec toi dans un océan de fleurs, dans le monde de l'art, ou dans une salle de bain. Envie de tellement de choses... et envie de rien. Envie de me déployer, d'ouvrir mes ailes et mon âme au monde et d'y puiser les vraies valeurs, de te découvrir, toi que je cherche pour toutes les raisons que je n'ai pas énumérées, de te rencontrer, toi à qui je ne crois plus. Tu ne seras pas ce dont j'ai envie, la seule chose que je veux que tu sois, c'est toi-même, et tu es déjà bien plus réel que ce déploiement de pensées chimériques. Merci !***
19 janvier 2006. Elle fit un geste pour éteindre son écran, mais le film qu'elle venait de visionner l'avait trop chamboulée pour qu'elle puisse dormir. Il lui manquait. Elle ne lui avait pas écrit depuis quand ? Septembre ? Octobre ? D'une main tremblante, elle se mit à écrire.
"J'avais envi, il y avait si longtemps que ça me démangeait. Comme
souvent, cette soudaine fureur et frénésie de l'écriture est provoquée
par un électrochoc émotionnel : je viens de voir un film touchant,
bouleversant, il m'a fait penser à toi, oserais-je dire à nous ? Je ne
veux pas t'effacer. Je ne peux pas t'effacer de ma vie.
Eternal Sunshine.
C'est le titre. Tu l'aimeras, si tu ne l'as pas déjà vu. Enfin je
crois, car je ne te connais plus, tu ne me montres plus que la surface
de l'iceberg, et je dois dire que je ne mérite pas mieux.
Il ne faut jamais trainer le passé derrière soi, on avance pas. Il ne
faut jamais regretter, cela n'engendre que les larmes... Mais en même
temps, ces mêmes larmes sont la marque de notre humanité, d'un coeur
qui pleure, de sentiments.
Ce soir mon coeur te pleure, ce soir mon âme t'appelle, même si cet
appel sonne dans le vide, dans le lointain informatique et fonctionnel.
Je ne sais qu'ajouter sans me couvrir d'un ridicule pathétique, et
bien que tu ne t'en sois jamais formalisé, j'ai peur que ce soit le
cas désormais.
Baisers, calins, tendresse, en souvenir du temps où nous les
échangions, quoique toujours spirituellement.
à toi malgrè tout, tu seras toujours celui à qui j'ai ouvert mon coeur
quand il se faisait encore des illusions sur l'amour."