• Hier soir une amie de ma meilleure amie sollicitait son aide pour un devoir de français de seconde. Les consignes étaient à la fois assez larges et strictes : il fallait s'inspirer d'un poème de Claude Roy et écrire un poème dont les deux premières strophes commenceraient par "Avant c'était le temps". La troisième devait faire état d'une rupture et les deux dernières d'un nouveau présent. Ajoutez à cela des alexandrins et des rimes embrassées, et voila ce que j'ai pondu en un petit quart d'heure... Cela représente assez bien mon état d'esprit actuel, voila pourquoi je le publie, mais ne soyez pas trop critique sur la forme, il fallait que ce soit crédible pour un devoir de seconde ! J'ai peur qu'on ne prenne la pauvre Maïté pour une désespérée face à un tel poème...lol.


    Avant c'était le temps des rêves roses et bleus
    Des baguettes magiques, des bonnes fées marraines,
    Des princes valeureux, soupirants de belles reines,
    Dans de prospères royaumes, coulant des jours heureux.

    Avant c'était le temps de croire à ces histoires,
    Aux crayons de couleur d'en tracer les contours,
    De fonder des espoirs sur l'éternel amour,
    De ces contes populaires perpétuer la mémoire.

    Mais l'instant fatal nous guette et un jour arrive
    Où la réalité plante sa graine grise,
    De l'étau de l'enfance et l'innocence brise
    Les dernières illusions quand se referme le livre.

    A présent j'ai seize ans, le monde me rattrape,
    La vie, sa cruauté m'enseignent le cynisme,
    Du conte et du réel ont engendré le schisme,
    Et mes derniers espoirs insidieusement m'échappent.

    Ma propension au rêve doucement s'amenuise,
    Et d'autres idéaux remplacent les anciens
    La société m'impose des buts que je fais miens :
    Je n'en reste pas moins éternelle tour de pise.





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  • La Courbe de tes yeux

    La courbe de tes yeux fait le tour de mon coeur,
    Un rond de danse et de douceur,
    Auréole du temps, berceau nocturne et sûr,
    Et si je ne sais plus tout ce que j'ai vécu
    C'est que tes yeux ne m'ont pas toujours vu.

    Feuilles de jour et mousse de rosée,
    Roseaux du vent, sourires parfumés,
    Ailes couvrant le monde de lumière,
    Bateaux chargés du ciel et de la mer,
    Chasseurs des bruits et sources des couleurs,

    Parfums éclos d'une couvée d'aurores
    Qui gît toujours sur la paille des astres,
    Comme le jour dépend de l'innocence
    Le monde entier dépend de tes yeux purs
    Et tout mon sang coule dans leurs regards.

    Paul ELUARD, Capitale de la douleur, (1926)



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  • Mon blog s'habille désormais de musique !


    Vous constaterez que l'éditorial comporte à présent une chanson qui changera selon les humeurs, les envies, les jours... La musique ne se démarre pas automatiquement donc vous êtes libres de naviguer de façon mélodieuse ou silencieuse. J'ai également (et continuerai) ajouté de la musique sur certains articles, mais je n'en abuserai pas car je ne veux pas nuire à la lisibilité du blog, or une musique raconte toujours quelque chose... Mais elle parle différement à chacun de nous ! Bien sûr j'aime les chansons que je mets mais ne croyez pas que vous ferez le tour de mes horizons musicaux, vous vous tromperiez lourdement ! Merci aux habitués, aux visiteurs de passage, et bonne écoute !




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  • "Les mots sont la plus puissante drogue utilisée par l'humanité"
    -R.Kipling-


            "Il me faut une clope", dit-elle avec des gestes fébriles. Etait-elle une fumeuse invétérée ? Non. Mais cette nuit-là, avec sa cigarette, elle voulait consummer sa vie. Quelques minutes à peine, quelques minutes en moins d'une existence dont elle croyait ne plus vouloir. Dans l'obscurité dans laquelle elle s'était emmurée, le rougeoiment du mégot apparaissait comme une lueur d'espoir illusoire. La fumée, matérialisation du brouillard dans lequel elle s'était perdue, l'enveloppait en spirales infernales.




               Mais Il ne la laisserait pas faire. Il la laissait vivre, respirer, agir, mais Il n'était jamais loin. Dans ses moments de solitude les plus absolus, Il était toujours là, aimant, fort, Il était son pilier, sa rampe, son roc, et pourtant elle l'oubliait sans cesse. Elle s'effondra sur un banc. Elle ne pleurait pas. Il y avait bien longtemps qu'elle avait cessé de le faire, elle ne savait plus. Son corps ne la portait plus, il ne lui répondait plus. Elle abandonnait. C'était si facile. Ne plus répondre de soi. S'endormir, partir. Ces pensées se glissaient en elle comme un poison incidieux qu'elle ingérait à petit feu, au fur et à mesure que la fumée nocive envahissait ses poumons. Lorsqu'elle ferma les yeux, c'était pour ne plus les ouvrir. Elle sentit alors une main lui caresser le visage : c'était la Sienne. Il la prit dans ses bras, et la sécheresse ophtalmique dont elle était victime cessa subitement. Elle pleura sa souffrance longtemps contenue pendant qu'Il lui murmurait des paroles rassurantes. Il la raccompagna chez elle, et ne partit que lorsqu'Il fut sûr qu'elle était en sécurité. Mais sur sa table de chevet, Il avait laissé son numéro de téléphone, lui faisant promettre d'appeler à n'importe quelle heure si elle en ressentait le besoin.

    Elle s'éveilla en sursaut et vit la croix sur le mur près de son lit  : "Merci Seigneur", murmura-t-elle en essuyant une larme qui avait coulé le long de sa joue. Et elle se rendormit, paisible.



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  • Notre *Star* Nationale !

    Rivalisez avec ça si vous osez...

    "Une belle originalité de pensée, une sorte de cohérence farouche
    -ou un dynamisme inspiré et sobre à la fois- qui fait merveille.
    Du sténonychosaure aux Pascuans,
     toujours votre sagace (et drôlatique) érudition qui enchante"

    Parce qu'on a tous besoin de réconfort un jour ou l'autre... ;-)




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