• Une chanson commune avec mon *chéri* pour donner le ton actuel du blog... Laura tu as le droit de laisser éclater ta joie (je sais que t'adore) et ta rage qu'on n'ait pas pu aller aux Eurock's !

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          À la demande générale de Faustine, quelques clichés... Un montage un peu maladroit, une expression qui se perd, troublante de maladresse, je convoque Marivaux pour évoquer le charme d'une première rencontre... Beaucoup de force dans cette histoire naissante, une histoire comme toutes les autres, sauf que nous sommes différents... et ceux qui cherchent à nous éprouver l'apprennent à leurs dépends (j'espère...) !



          

    "Parmi les jeunes gens dont j'attirais les regards, il y en eut un que je distinguai moi-même, et sur qui mes yeux tombaient plus volontiers que sur les autres.

    J'aimais à le voir, sans me douter du plaisir que j'y trouvais; j'étais coquette pour les autres, et je ne l'étais pas pour lui; j'oubliais à lui plaire, et ne songeais qu'à le regarder.

    Apparemment que l'amour, la première fois qu'on en prend, commence avec cette bonne foi-là, et peut-être que la douceur d'aimer interrompt le soin d'être aimable.

    Ce jeune homme, à son tour, m'examinait d'une façon toute différente de celle des autres : il y avait quelque chose de plus sérieux qui se passait entre lui et moi. Les autres applaudissaient ouvertement à mes charmes, il me semblait que celui-ci les sentait; du moins je le soupçonnais quelquefois, mais si confusément, que je n'aurais pu dire ce que je pensais de lui, non plus que ce que je pensais de moi. Tout ce que je sais, c'est que ses regards m'embarrassaient, que j'hésitais de les lui rendre, et que je les lui rendais toujours; que je ne voulais pas qu'il me vît y répondre, et que je n'étais pas fâchée qu'il l'eût vu. Enfin on sortit de l'église, et je me souviens que j'en sortis lentement, que je retardais mes pas; que je regrettais la place que je quittais; et que je m'en allais avec un cœur à qui il manquait quelque chose, et qui ne savait pas ce que c'était. Je dis qu'il ne le savait pas; c'est peut-être trop dire, car, en m'en allant, je retournais souvent la tête pour revoir encore le jeune homme que je laissais derrière moi; mais je ne croyais pas me retourner pour lui."

    Marivaux, La vie de Marianne (1731-1741).


    Le saviez-vous ?

    Notre couple est célèbre, si si, la preuve :

    Ici (Myspace d'Adrien avec de très belles photos tantôt par lui, tantôt par moi)

    Et là (Skyblog de ma Best Friend à qui je pense très fort particulièrement en ce moment).


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  • "Le sel de l'existence est essentiellement
     dans le poivre qu'on y met"


           Mais oui je dois écrire. Je dois faire un article. Au nom de quoi d'ailleurs ? D'une prétendue nécessité de régularité bloguesque ? À d'autres ! Je vous ennuie avec ma ptite existence morne et sans couleur. Alors voila que mes lecteurs décident de venir colorer ma vie maintenant. Il y a ceux qui viennent m'insulter : je les remercie, de quoi vivrait mon ptit espace sans leur verve satirique et tranchante ? Et puis il y a Lui. Oh ce serait prétentieux d'en faire un simple lecteur, mais il ne s'est pas arrêté à cette modeste surface bloguesque et il a cherché à savoir qui était derrière... Eh bien il m'a trouvée.
           Lorsque j'écrivais un article qui aditionnait tous les coups que j'avais reçu (Coups de gueule, de blues, de soleil et de coeur...) j'ai oublié un coup essentiel qui ne m'avait alors jamais VRAIMENT été porté (le coup de poing je connais déjà merci) : le coup de foudre. Et il faudrait que je vous décrive cela ? Vous ne sentez pas déjà combien ma plume pèche ? Comment poser des mots sur NOUS ? De la musique à la limite, comme celle qui nous a réuni et que nous écrivons ensemble : une véritable symphonie ! Ah ma propre mièvrerie m'écoeure.
           Hier soir dans le train qui me ramenait à Paris, dans ce satané TGV dont chaque mètre goulument parcouru m'éloignait des bras que j'aime, on nous donnait régulièrement des nouvelles du match "France-Nouvelle Zélande". Des gens qui ne se connaissaient pas, qui quelques secondes plus tôt étaient chacuns plongés dans leurs occupations respectives, que ce soit de la musique dans les oreilles, un léger ronflement accompagnant un micro-sommeil ou un livre, comme c'était mon cas, ces gens qui ne se connaissaient pas et n'avaient pas échangé un mot depuis le début du voyage se sont souris. Je me suis dis alors : il y a deux choses qui nous fédèrent dans ce monde ; le sport, et l'amour. Remarquez que cela peut être considéré comme un sport... Dans les deux cas le résultat est le même : je suis amoureuse, et ça me fait mincir !

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  • "L'envie qui parle et qui crie est toujours maladroite : c'est l'envie qui se tait qu'on doit craindre"
    -Rivarol-

    Envie de fiction ce soir...                                      

    Envie de toi et de tous ces petits moments qui font la vie à deux. Tes bras qui m'entourent et maintiennent tout autour de mon être fragile cette barrière qui le protège du monde. Envie de tes yeux qui me déshabillent et dont l'intensité me fait fondre. Envie de ta main sur la mienne, au détour d'une rue, de cette pression contre ma paume qui traduit un élan d'affection intense et sans mesure. Envie de ces discussions sur l'oreiller et de ces heures à refaire le monde. Envie de tes petits défauts, de ta moue du matin quand tu n'as pas encore bu ton café, de tes coups de gueule lorsque tu regardes les infos, de ton impatience quand je suis au téléphone avec une amie. Envie de tes commentaires tendres sur mes insupportables sautes d'humeur, de ton regard complice au milieu d'une foule, d'un bain avec toi dans un océan de fleurs, dans le monde de l'art, ou dans une salle de bain. Envie de tellement de choses... et envie de rien. Envie de me déployer, d'ouvrir mes ailes et mon âme au monde et d'y puiser les vraies valeurs, de te découvrir, toi que je cherche pour toutes les raisons que je n'ai pas énumérées, de te rencontrer, toi à qui je ne crois plus. Tu ne seras pas ce dont j'ai envie, la seule chose que je veux que tu sois, c'est toi-même, et tu es déjà bien plus réel que ce déploiement de pensées chimériques. Merci !


    ***

    19 janvier 2006. Elle fit un geste pour éteindre son écran, mais le film qu'elle venait de visionner l'avait trop chamboulée pour qu'elle puisse dormir. Il lui manquait. Elle ne lui avait pas écrit depuis quand ? Septembre ? Octobre ? D'une main tremblante, elle se mit à écrire.

    "J'avais envi, il y avait si longtemps que ça me démangeait. Comme
    souvent, cette soudaine fureur et frénésie de l'écriture est provoquée
    par un électrochoc émotionnel : je viens de voir un film touchant,
    bouleversant, il m'a fait penser à toi, oserais-je dire à nous ? Je ne
    veux pas t'effacer. Je ne peux pas t'effacer de ma vie.
    Eternal Sunshine.
    C'est le titre. Tu l'aimeras, si tu ne l'as pas déjà vu. Enfin je
    crois, car je ne te connais plus, tu ne me montres plus que la surface
    de l'iceberg, et je dois dire que je ne mérite pas mieux.

    Il ne faut jamais trainer le passé derrière soi, on avance pas. Il ne
    faut jamais regretter, cela n'engendre que les larmes... Mais en même
    temps, ces mêmes larmes sont la marque de notre humanité, d'un coeur
    qui pleure, de sentiments.

    Ce soir mon coeur te pleure, ce soir mon âme t'appelle, même si cet
    appel sonne dans le vide, dans le lointain informatique et fonctionnel.

    Je ne sais qu'ajouter sans me couvrir d'un ridicule pathétique, et
    bien que tu ne t'en sois jamais formalisé, j'ai peur que ce soit le
    cas désormais.

    Baisers, calins, tendresse, en souvenir du temps où nous les
    échangions, quoique toujours spirituellement.

    à toi malgrè tout, tu seras toujours celui à qui j'ai ouvert mon coeur
    quand il se faisait encore des illusions sur l'amour."

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  • "Les contes de fées n'existent que dans les contes de fées. La vérité est plus décevante. La vérité est toujours décevante, c'est pourquoi tout le monde ment.

    La vérité, c'est la photo d'une autre femme trouvée par inadvertance dans mon sac de voyage, à Rio de Janeiro (Brésil), la veille du Jour de l'An. La vérité, c'est que l'amour commence dans l'eau de rose et finit en eau de boudin. Anne cherchait sa brosse à cheveux et fut décoiffée par un Polaroïd de femme assorti de quelques lettres d'amour qui n'étaient pas d'elle.

    À l'aéroport de Rio, Anne m'a largué. Elle voulait rentrer à Paris sans moi. Je n'étais pas en position de la contredire. Elle pleurait avec étonnement. L'effroi de quelqu'un qui a tout perdu en vingt secondes. C'était une petite fille adorable qui découvrait d'un seul coup que la vie est épouvantable et que son mariage s'écroulait. Elle ne voyait plus rien, il n'y avait plus d'aéroport, plus de file d'attente, plus de tableaux d'affichage, tout avait disparu, sauf moi, son bourreau. Comme je regrette aujourd'hui de ne pas l'avoir serrée dans mes bras ! Mais j'étais gêné que ses larmes n'arrêtassent pas de couler, et tout le monde me regardait. Il est toujours assez embarassant d'être un salaud en public.

    Au lieu de lui demander pardon, je lui ai dit : "Monte, tu vas rater l'avion". Je n'ai rien dit pour la sauver. Rien que d'y repenser aujourd'hui, j'en ai encore mon grand menton qui tremble. Elle avait un regard implorant, triste, embué, haineux, battu, inquiet, déçu, innocent, fier, méprisant qui restait tout de même bleu. Jamais je ne l'oublierai : ce regard découvrait la douleur. Il faudra que j'apprenne à vivre avec cette saloperie sur le dos. On s'appitoie sur ceux qui souffrent mais pas sur ceux qui font du mal. Débrouille-toi comme un grand, mon vieux. Tu es celui qui n'a pas tenu ses promesses. Souviens-toi de la fin d'Adolphe : "La grande question dans la vie, c'est la douleur que l'on cause, et la métaphysique la plus ingénieuse ne justifie pas l'homme qui a déchiré le coeur qui l'aimait."

    Après j'ai trainé seul sur Copacabana, le coeur brisé, j'ai bu, esseulé comme personne ne le fut jamais, je me sentais merdique, injuste et monstrueux. J'allais devenir une sorte de caillou froid. Pour la première fois depuis des décennies, il pleuvait sur le réveillon de Rio. Punition divine. Agenouillé sur le sable, dans les tambours assourdissants de la samba, je me suis moi aussi mis à pleuvoir.

    Il y a des nuits où dormir serait un luxe. Dormir pour pouvoir se réveiller de ce mauvais rêve. On aimerait que tout ceci ne soit jamais arrivé. On voudrait faire "pomme Z" avec sa vie. Car c'est soi-même qu'on abîme le plus, quand on fait souffrir quelqu'un.

    Oui, c'est vrai, je me souviens très bien de la nuit où j'ai cessé de dormir. Un million de Brésiliens vêtus de blanc, sous la pluie, sur la plage. Feu d'artifice géant devant le Méridien. Il fallait jeter des fleurs blanches dans les vagues en faisant un voeu que les divinités réaliseraient dans l'année. J'ai balancé tout un bouquet dans les flots en souhaitant très fort que tout s'arrange. Je ne sais pas ce qui s'est passé : mes fleurs devaient être moches ou les dieux absents. En tout cas je n'ai jamais été exaucé."

    "Les seules fois où l'on se croisera désormais, ce sera en présence d'une souriante avocate qui aura, par dessus le marché, le mauvais goût d'être enceinte jusqu'aux dents. On se fera la bise comme de vieux amis. On ira boire un café ensemble comme si la Terre ne venait pas de s'écrouler. Autour de nous les gens continueront de vivre. On bavardera d'un ton badin, puis, quand on se séparera, l'air de rien, ce sera pour toujours. "Au revoir" sera le dernier mensonge."

    C'est dans L'amour dure trois ans de Beigbeder. J'aurai pu citer d'autres passages du livre, c'est un ptit hors d'oeuvre qui se lit en une heure, mais d'aucun saura pourquoi j'ai sélectionné ceux-là. La preuve de ce que l'auteur avance est ici :
    une neurobiologiste explique.

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